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Vert !


Tout est inconnu.

Même les mots ont tourné. Comme la malchance. Comme le vent. Maintenant dans mon dos, main posée sur mon épaule, le vent me pousse dans une case au toit percé par les rayons du soleil et le bleu d'un ciel si haut qu'aucun fou ne pourrait le harponner pour le faire descendre sur terre et le déguisé en un Dieu vengeur et belliqueux.

Le vent me laisse là, au milieu de la case. Je l'entends chuchoter avec la rivière. Des mots nouveaux, des phrases qui tourbillonnent… Au rire de la rivière, sûrement une histoire drôle. Les hommes qui font rire les femmes, moi, je m'en méfie. Je referme la porte.

Sur les parois de la case, des feuilles couleur de chair de pierres précieuses. Jade, émeraude, silex. Il y a celles qui me regardent avec tendresse. Il y a celles aux odeurs de forêts, de songes de forêt, enchevêtrées entre elles. Remparts organiques contre le monde. Il y celles, à la peau déchiquetées par le soleil, qui ont pris la couleur des choses abandonnées, des couleurs sèches comme suicidées. Parmi toutes celles-ci, j'ai cueilli la plus petite, celle aux couleurs d'espoir déplié, une feuille de papier sur laquelle je pose mes premiers mots, mes premiers pas.

manzelKa


Où suis-je ? Terre d’exil qui m’accueille, qu’as-tu à m’offrir ? Je vois tes pâturages, pourrai-je m’y reposer comme dit le psaume ? Je vois ta végétation luxuriante de couleurs mêlées, agitera-t’elle mes sens éveillés ? Je vois des arbres majestueux, séculaires qui pourraient dire les larmes et les cris. Sont-ils aptes à m’apaiser ?


Je vois des lianes portant feuilles et liens solides qui grimpent vers le ciel. M’aideront-elles à m’amarrer à cette Terre ?

Et puis heurtent mon regard, ces bambous altiers, courant vers le ciel, bruissant d’un chant si doux. Ils bercent mon oreille et me rassurent, me réconfortent, me montrent qu’en haut brille le soleil.


Et enfin ces lianes si légères qui me ramènent aux rives de l’enfance quand suspendue, légère, Jeanne rejoignait Tarzan volant de tronc en tronc dans une jungle primitive et si accueillante à la fois. Si ouverte à l’amour. Trouver la sérénité sous ces ombrages, sous ce feuillage tout à l’heure scintillant et soudainement devenu plus sombre, plus mystérieux.

Plus excitant ?

Dans ce cocon, je vois une promesse de paix, de repos, d’enracinement, de rêves réalisés mais aussi de bouillonnement, de mystère et de reliance.


Nicole Amazan



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