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>>>  trace 2. Le corps des mots. Dimanche 8 janvier 2017 - bord de mer de Ste-Luce

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Cet atelier est la rencontre entre le texte et le corps qui se met en espace. Il est une expérimentation de la mise en mouvement du corps comme moteur de l’écriture et de l’écriture comme impulsion du mouvement. Les imaginaires et les pulsions du corps se croisent puis se tissent avec l’écriture. Le corps répond, s’affronte et fait corps avec les éléments naturels et les lieux flottants pour réécrire un monde en soi, un monde aux autres. Et l’écriture jaillit là où ne l’attend pas, traverse le corps et la main pour inventer la langue danseuse et poétique. Isabelle Kanor
Si j'étais un bout de corps ?

Première question en guise de présentation. "Je serais un genou !" s'exclame la petite Shanice, 5 ans depuis la veille. Le reste du corps du groupe était composé de 2 têtes, d'1 cerveau, d'1 peau, de bras, d'1 cœur, de pieds ancrés, d'1 œil, d'1 oreille et d'1 âme pour s'envoler.

Ce Corps pensait aller jusqu'à l'anse Mabouya. Nous n'y sommes pas arrivés : nous nous sommes arrêtés au bout de nos mondes, à Fond Larion. Sur la route qui mène à soi, nous avons écrit sur la ligne de l'horizon, sur l'équilibre. Pour beaucoup, c'était le premier atelier d'écriture. Face à la mer, Isabelle nous a demandé de faire de nos corps tantôt des pinceaux pour encre de Chine, tantôt des gros feutres et d'écrire corporel-lement tout ce que nous voyions. Ca devait être marrant, pour les badauds, de voir nos corps se tordre et se détordre, s'élancer, se manifester !

Dans un kiosque surplombant la belle bleue, nous avons crié nos poèmes à la mer dans une ronde hypnotique. Nous avons aussi écrit sur la ligne des mains des autres, écrit avec les mots des autres. Étrange sensation de devoir incorporer des mots étrangers à nos mots propres... Il était gros-midi en arrivant à Corps de Garde. Les familles s'étaient déjà emparées de la plage : mizik, gros son, bon manjé té ka woulé !  Une pirogue immobile attendait. Nous avons embarqué pour écrire ce qu'il y avait derrière l'horizon. Nos voisins ont éteint leur gros zouk, coupé le générateur pour nous laisser voguer en silence dans nos eaux intérieures. En échange : lecture de nos textes ! C'était...  intimidant ? Jubilant ? Passionnant !

Conte, rendu by manzelKa

avec Cécile, Johanna, Léa Christelle, Serge, Maité Shanice, Sophie, Marlène Florencia, Brigitte...   

animatrices Isabelle & Véronique Kanor

conceptrice Isabelle Kanor

extraits de livres lus pendant la trace 

Aimé Césaire CAHIER D'UN RETOUR AU PAYS NATAL, 1939

Aimé Césaire DIT D'ERRANCE (In : Cadastre) 1961

Monchoaci LÉMISTÈ, 2012

Giséle Pineau CHAIR PIMENT, 2004

Véronique Kanor COMBIEN DE SOLITUDES, 2013

Le soleil danse avec les vagues, sable dans l’écume. Je me sens terre avec la peau comme mère. Terre de chaos. Chut... laisse-moi un peu tranquille. Je reste debout sur le droit chemin, verticalité implorante, frémissement de souvenirs d’enfance. Le ying et le yang. L’équilibre c’est sourire et pleurer.
Chut... laisse-moi un peu tranquille.
Je suis sur écoute, ici et ailleurs, en détachement. Tout n’est que prolongement aquatique. Des voiliers ont glissé dans le vide ; je chavire de l’autre côté. J’approche un impalpable et je fouille l’horizon. La main doit continuer minutieuse, au rythme des couleurs du cœur. Je lâche prise. J’observe la dilatation du bonheur. La maîtrise du corps est floue, pensées fluctuantes.
Chut... laisse-moi un peu tranquille écrire le voyage intérieur, l’écume soufflée sur les joues. Retour vers le passé amour.
A quel moment a t-elle fait ça, Isabelle ? Cà ?
C'est le texte de l'atelier,  composé uniquement de phrases extraites des textes lus par chacun. Ca donne :
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