Une définition de l'enfer
L'enfer, c'est comme une montée endiablée sur les hauteurs de Trénelle.
À tambour battant, sans prendre le temps de regarder autour de soi, un masque sur le nez, au cas où l'on rencontrerait une personne sur le chemin.
Cela faisait des années que je descendais ces marches sans jamais les remonter. Mais aujourd'hui, à sa demande, j'allais lui faire découvrir les marches du labyrinthe de chez moi.
Elle voulait prendre son temps. Cela a du bon. Je découvrais des lieux, des choses que je n'avais jamais vues en descendant, dans tout mon empressement. Il y avait cette vierge accolée à ce diable cornu, tous les deux éclairés à la lumière des bougies.
Et le paradis, c'est comme je marche, je trace.
Pas le temps de s'apesantir sur le passé. Je trace et je marche, je marche en traçant. J'avance. C'est pourquoi ces marches labyrinthiques, ce dédale, j'avais l'habitude de les descendre sans faire machine arrière.
Et là, je devais les remonter. Revenir sur le passé, arriver en enfer. Elle est mon avenir, mon paradis et moi, je la plonge en enfer, dans mon passé, mon enfer.
Jean-Claude Banys, fév. 2021
L’enfer c’est comme une clepsydre.
Sauf que qui dit clepsydre, dit eau. Et comment faire cohabiter le feu de l’enfer et l’eau de la clepsydre ???
Par ces temps perturbés, tout est possible ! Admiral T et Jacob Desvarieux parlent bien de la complocité de ce chien et de ce rat dans la case du monsieur ! Eh bien voilà ! On peut tout voir, tout imaginer. Enfer, clepsydre, même combat ! Allez comprendre... En même temps, pourquoi pas ? Si c’est le signe d’une nouvelle ère d’entente cordiale !
Hermence Mariello, fév. 2021
L’enfer c’est comme les ti-wèt tortueuses, scabreuses
que nous empruntons ce soir.
Boyaux étroits qui vous avalent tout cru dans leurs méandres rétrécis.
Elles vous épuisent.
Inutile de courir, elles auront votre peau.
Inutile de les éviter, elles vous ramèneront sur le droit chemin de cette lente montée vers l’enfer.
Question : cette lente ascension expiatoire nous sauvera t’elle du pire ?
Nicole Amazan, fév. 2021
L’Enfer, c'est comme des sargasses
qui prolifèrent et sont mortifères et nous empêchent de voir la vie comme un puits de jasmin et le Paradis, c’est comme un labyrinthe qui nous conduit à la vierge sans tête illuminée par des auréoles de flammes qui vacillent aidées par la brise du soir.
Yolande Elio, fév. 2021
L'enfer, c'est comme… émiettement…
en partage l'existence…
Et vous le savez. Vous le savez bien : si ou pa lé mò, pa né.
Vous le savez bien
Au dernier banquet, il n'y aura plus que des miettes. Miettes de soleil, Miettes e mer. Miettes de souvenirs.
Comment s'appelait-il, déjà, cet homme que j'ai laissé pour une plage de corail où les étoiles chutaient comme des
s'appelait
déjà
cet homme-corail
où les étoiles appelaient
homme
cette plage
comment
chuter ?
corail
chut
manzelKa, 2020
L'enfer, c'est comme l'histoire d'une pierre avec un chat
Ca n'existe pas.
Vous avez déjà vu une pierre et un chat ?
N'importe quoi !
L'enfer, c'est comme ça
Une histoire, une image de l'au-delà
Un truc inventé pour donner une image à tous nos tracas
Pour nous faire peur ici-bas.
Le jour où je verrai un chat
Avec une pierre ou plutôt une pierre avec un chat
J'y croirai à cet enfer-là.
Alexandra Loiseau, 2020
L’enfer c’est comme un cimetière qui asperge les lieux vus d’en bas.
Flots de flammes qui inondent la ville basse
basse comme la classe qui grouille dans la misère et la crasse des bas-fonds.
L’enfer, c’est comme
un cimetière où pourrissent enfin ceux qui ont pourri la vie de leurs humbles congénères.
L’enfer, c’est ici-bas
Maintenant
Alè alè
Lamenm...
Toute perspective voilée
Justice en filigrane.
Félicia Nuissier, 2020
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