nos Bords de canal
L’arbre à pain nourricier
les chiens gardiens
la mer aux bleus changeants
des maisons délabrées, des maisons coquettes
des maisons pour s’abriter.
Le vent
le bruissement des feuilles
les gens se parlent, se hèlent, se disent bonjour
les aboiements tout près
au loin le bruit des moteurs de la ville.
L’herbe amère
la feuille de l’agrume
sur ma peau la douceur de la brise
Les rampes en fer veillant à ma sécurité
la marche rugueuse
les rimed razié sur mon chemin
au plaisir de l’ombre salvatrice.
J’ai su que j’avais eu raison de traverser l’effort pour savourer la beauté du spectacle offert par ma ville. Ville où je suis née et que je connais encore si mal.
Nicole Amazan, sept 2020
Comme Charles Alfred la nécessité de découvrir ou redécouvrir Fort de France
Un enchevêtrement de cases, d’habitations ou pour y accéder, il fallait emprunter divers escaliers
Le centre-ville et le bord de mer dit malecon
Une frange de ma ville capitale
Les femmes rastas sont de sortie
Le vent, les alizés
Le silence autour de ces maisons
Des bonjours amicaux voire cordiaux
Presque le sommet !
et ai été touchée par cette plénitude
par une ville tranquille, enfin apparemment tranquille
J'ai su que la fontaine Guédon traverse ce quartier
J'ai su que c’était important d’y aller
J'ai su que je l’aborderai, la visiterai un jour
Marie-France Servier, sept 2020
Les mains d'un homme dans sa terre
Nique ta mère
Un ciel qui ne sait pas où aller
Les yeux des chiens qui fuient
Les yeux du ciel, aussi
Les chiens rongent leurs os
Le ciel aussi
Nique ta mère
Et ton père alors ?
Une chapelle bleue, nique ta mère, ils ont niqué Marie
Un papillon
Une fontaine sans eau
De l'eau sans fontaine
Un chemin sans eau
Une fontaine sans chemin
Un autre papillon
Le vent
Un vent
Quel est le nom de ce vent ?
Ajoupa, je ne t'appellerai plus jamais Kiosque
Le vent dans ma tête
Le regard d'un homme
Une invitation ?
Le vide dans la chapelle bleue
Marie est partie sur le bord d'un canal
Les hommes qui lui disent Bonjour n'ont plus d'yeux dans leurs yeux
L'absence
La présence
Du bout des lèvres, le vent
Et j'ai su que les femmes d'ici ne sont pas des chapelles au pied desquelles on prie. Des statues déchirées, recousues, trouées, réparées. Des corps volants soucougnés. Des ailes. Les chapelles sont vides. Et dehors tant de vent ! Voyez-vous que les papillons sont de retour ?
manzelKa, sept 2020