Nous-monuments
LA STATUE DE LA LIBERTÉ de Nicole, sept 2020
Pourquoi m’as-tu appelée, moi qui représente la liberté ?
Au fond de toi, tu le sais bien.
Je suis celle que tu n’es pas.
Celle qui t’inspire
Celle que tu aspires à devenir.
Libérée de tous les carcans, pesanteurs, lourdeurs
Libérée de toutes les croyances imposées
Libérée de toutes les peurs raisonnées ou irraisonnées.
Je suis celle qui va où elle décide d’aller
Celle qui parcourt les petits chemins tordus
Les petites rues inconnues
Qui dévalent les escaliers asphyxiants lorsqu’ils montent vers le
Ciel.
Je suis celle qui te bouscule
T’oblige à sortir de tes sentiers battus pour découvrir le monde
et voir la vie dans sa réalité profonde.
Je suis celle aussi qui t’apprend l’amour.
L’amour indépendant, sans attachement mais tellement vibrant.
Je suis celle qui t’oblige à te reconnaître,
À renaître et devenir enfin qui tu es.
MOI-MAISON DU POÈTE de manzelKa, sept 2020
Dans mes murs
les raclures, les écorchures
les bagay ka mété ko sé poèt-la an chouboulans
A bout de mes bras
les silences des chyen Laria
Sur ma peau
un papier peint noirci d'additions
1 mépris
+ 1 crachat
+ des trahisons
= 1 poème
1 espoir
+ 1 chemin à défricher
+ l'illusion d'un horizon grainé
= 1 peuple
Et le vent cyclone sur mes murs.
Et je tiens toujours debout.
Il cyclone dans ma tête.
Envolées les colmatures
et l'eau s'infiltre partout
et je dis
Welcome Pluie
et le soleil tombe dru
et je dis
Welcome Soley !
Sur mes lianes embrassées de pluies, de soleils
la poetry grimpe et je dis
Welcome Pèp-la !
LA STATUE DE LA MAISON CRÉOLE de Marie-France, sept 2020
Mézon kréol
Maison créole
Fonctionnelle et opérationnelle
Grande ou petite
Ta surface n’est pas due au hasard
Tu t’émancipes au gré de tes occupants
Bien fondée et jouissant d’une bonne fondation
Tu t’ériges avec portes, fenêtres et battants
Apportant du bon vent et espace non cloisonnant
Tes charpentes portent une toiture à plusieurs pans, sur plusieurs horizons
Faisant de toi un réel monument, un bijou pimpant
Si nos statuts déboulonnés pouvaient t’égaler en arborant ton port éclatant