Le pays où il fait toujours beau…
C’était ma conviction, une certitude
Elle ne tarderait pas à se vérifier
Le pays où il fait toujours beau...
Passées les cinq premiers jours d’émerveillement et de ravissement, je commençai l’introspection
Me posai mille questions
Croyez-moi si vous le voulez
Je trouvais toutes les réponses
J’interrogeais la nature, le ciel, la mer, l’environnement
Je cherchais par delà le cœur des hommes
Je tentais même de me faire du mal, me flageller
J’invoquais la sainte vierge pour voir… pour voir si…
Espérer qu’elle ne me réponde pas !
Eh bien, figurez vous, figurez-vous mes amis que les réponses qu’habituellement je ne percevais pas étaient là devant moi.
Sa ki moun tala ?
C’était le cœur de l’immaculée, celui de ma mère, ma terre d’asile, ma terre protectrice, celle qui ne me refusait rien
En tout cas qui ne me refusait que ce qui n’était point bon pour moi
Et là, dans ce pays où il fait toujours beau
J’ai pris l’habitude de ne rien demander
D’ailleurs, désormais, mes attentes allaient de soi
Et d’ailleurs, il n’y avait plus d’attente
Je n’avais plus d’attentes…
Il n’y avait qu’instants, que l’instant dans l’instant.
Qu’est-ce que je fais là ?
Je suis dans l’instant !
Mais dites moi ce que je fous là, à vous raconter tout cela comme si...
Comme si j’avais peur que l’instant d’après, tout cela disparaisse
Comme si j’étais encore à me demander si Fabienne nous retrouverait un jour
Comme si je n’voulais rien perdre de l’instant
Mais petite Christine, profite de l’instant
Il vaut le détour
C’est un petit clin d’œil… oui tout cela s’est passé Vauclin…
Aujourd’hui, peut être suis-je prête, prête à revenir
"Reviens", c’est ce qui est écrit
Et pourquoi Saint-Pierre serait différente
Pourquoi je ne repartirais pas de là-bas ?
Cette terre sur laquelle domine aussi l’Immaculée en haut du morne, sur la falaise orange
De la Vierge des marins sur le site du Grand Macabou à Notre Dame de Fatima ? du Sacré Cœur ? de la Délivrande ? à Saint-Pierre qui m’appelle…
Et si le pays où il fait toujours beau était celui de ma sainte mère, celui de ma mère terre, celui de moi-même ?