A et B : lettres d'amour
D’envisager près de toi l’avenir dans toutes ses couleurs, ça me rend… ah !
Tes atermoiements mêmes me plaisent et me laissent bouche… bée !
Tu as rongé les chaînes qui me retenaient loin de toi prisonnier,
M’interdisant tout voyage amoureux au long cours, et j’en suis tout… béat !
Tu n’as pas laissé se perdre nos doubles serments mêlés
Afin qu’ils puissent, un jour, se graver dans le marbre fidèle d’un autre Taj Mahal.
Tu n’as pas voulu croire qu’il est des amours terrestres et mortelles.
La vie comme déjà vécue, mais toujours avec toi à revivre,
Pouvoir la réinventer, sans cesse, dans l’eau de tes yeux.
De tumultes, de débâcles, tu t’es fait l’ennemi !
Tu as voulu m’enfermer tout au creux de ta main, et soudain
Plus d’espace aussi grand, en nul endroit, que la peau de ta paume,
Univers entier, clos, avec moi posé là.
Alors la liberté, farouche, qui était mienne, sans regret je te l’ai donnée,
Sans pitié pour elle, car j’ai trouvé, enfin, ma raison de béatitude !