Autoportrait d'une femme en bleu
Nicolas ! Tu permets que je t’appelle Nicolas ?
J’aime ta construction de l’abstraction et je suis heureuse de me trouver face à face avec cette œuvre de toi. Toi que je ne connais que en 2D dans des livres ou cartes postales collectionnées, tu te dresses ici tout entier dans ce camaïeu de bleus harmonieusement géré. Je te vois et je vois un paysage vu du ciel. Un paysage que ton couteau a lissé, organisé, réparti entre sel et eau, entre culture et nature. Des bleus pâles aux bleus verts qui s’étirent les uns vers les autres, qui se divisent en parcelles, qui s’érodent, qui se tachent et se détachent, qui se contrastent et s’appellent en horizontal, vertical, inclinaison, en empilement, en côte à côte.
Paysage marin sculpté par l’homme dans le respect de la nature où il s’inscrit et qui façonne inconsciemment un autre visage tout aussi beau, tout aussi vrai que ce que la nature lui a permis de toucher.
De bleu en bleuté, s’infiltrent : le gris, le vert rompu et le noir ; somme de toutes les couleurs réunies. De bleu en bleuté, tes contrepoints de blanc appuient en lumière les variations de tes lignes et témoignent de la toile vierge que tu as attrapé pour exprimer cet abstrait architecturé.
Merci
(Note de l'auteur : Oh ! Surprise, quand je lis en fin de lecture le titre de ta toile, je lis « personnage debout bleu » . C’est donc un face à face paysager que je viens de rencontrer. Par ailleurs, j'étais persuadée qu’il s’agissait d’une œuvre de Nicolas de Staël ! Faux ! Il s'agissait de « personnage debout bleu » du peintre Degré ! )
Fabienne Clément, 2018