Autoportrait d'une femme de glaise
Le sable qui s’enfuit, goutte à goutte, au sablier des jours.
La terre, grise, grasse, convulsée, modulée,
La terre, de vents fous maculée, maltraitée.
Dans la glaise, l’empreinte des dieux morts
Et la genèse de l’Homme au paradis perdu
La souffrance des lieux qui se refusent, encore inhabités.
Le relief à gravir, la pente à inverser
Et l’initial chaos à remettre dans l’ordre.
Puis le Corps, au centre du Tout levé,
Conquérant,
De sable roux auréolé !
Puis le Corps au centre re-levé, pardonné,
Triomphant,
Et de lumière, enfin, soudain remodelé !
Ténèbres, de Zoltan Kemeny