Bouteille à la mère 4
A toi, ma mère,
Si loin de moi maintenant,
Ici face à cette mer en furie,
Je respire l’iode qui m’envahit et me caresse les narines,
Je me remémore les souvenirs bons ou amers
Que je pourrai raconter à la terre entière.
Et même si je n’en ai pas l’air,
Je suis à vouloir te plaire !
Comment faire taire
Cet écho, vague à l’âme ?
J’accueille ce silence ponctué du fracas des vagues sur les rochers.
Même si c’est éphémère
C’est pour moi salutaire
De me ressourcer dans tes recommandations
Que ce soit pour cuisiner, gérer mon budget
Ou composer le thé revigorant
Dont, seule, tu avais le secret.
Dommage, je n’ai pas pu tout noter...
Mais aujourd’hui, dès que j’y pense,
Je consulte ton vieux cahier jauni par le temps,
Qui renferme bien des trésors
Comme une mer remplie de faune et de flore.

(photo : manzelKa, 2013)