C’était un jour blip ! La machounen ne se souvient de rien.
Alors ? Tu ne te souviens pas ?
Vaguement. J’étais sur un chemin. Non, une allée bordée d’arbres. Comme dans un jardin à la Le Nôtre.
A Versailles quoi !
Peut-être, mais un peu plus loin je me suis retrouvé sur une piste étroite. C’était juste après avoir entendu une voix dire les
mots de la forêt sous une arche de branches.
Eh ! La pli-a ka tombé !
Non. La pluie n’était pas dans les mots de la voix. C’était piébwa, ailes d’éléphants...
Ailes d’éléphants ! Ah ! Ah ! … Sa ki ka fè bri tala ?
Eh bien l’éléphant ! Imagine deux tonnes qui volent ! Je le vois. Quelle grâce ! Le seul animal terrestre à ne jamais courir vole !
Oh ! Oh ! Revenons à nos moutons... Alors tu étais sur une piste après avoir entendu la voix de la forêt...
Oui, la forêt où l'on défie les lois de la pesanteur.
Eïa boudoum boudoum ! Tu vas bientôt voir des racines te pousser sous les pieds !
Oh ! Mais tu y es ! C’est comme ça que je suis devenu un arbre. Les mots de la forêt m’ont transfiguré, figé, sidéré. Je ne pouvais plus bouger. Et me voilà, un arbre.